W-LAB : des idées pour la vie après le changement climatique

Le climat de notre planète change et, avec lui, nos conditions de vie. Les architectes* de W-LAB ont développé, par simulation informatique, une oasis de changement climatique qui devrait assurer la survie de la civilisation humaine dans le cas le plus extrême du changement climatique. Le projet de scénario du pire montre comment nous pourrions vivre un jour en raison du changement climatique.

Le changement climatique se poursuit. Avec le réchauffement croissant de la planète, les conditions météorologiques deviennent plus extrêmes. De plus, les ressources se raréfient. W-LAB présente ce que ce changement signifie pour la vie et l’habitat, l’architecture et l’urbanisme. L’équipe créative espagnole a analysé différentes prévisions relatives au changement climatique et a développé une vision de la vie future en fonction de ces prévisions. Pour ce faire, les architectes* ont été aidés par des ordinateurs ultra-performants. En d’autres termes, ils ont créé ensemble un modèle de lieu de vie résilient qui rappelle une oasis dans le désert.

De nombreuses études scientifiques indiquent que des changements climatiques extrêmes sont à prévoir. Il s’agit notamment de la hausse des températures, de la diminution des pluies et, par conséquent, de la pénurie d’eau. En bref, là où les conditions de vie sont aujourd’hui modérées, il pourrait à l’avenir être aussi inconfortable que dans le désert. W-LAB reprend cette idée. Ce qui peut être qualifié de résignation peut aussi être considéré comme du réalisme. L’équipe de W-LAB n’a pas attendu et espéré. Elle s’est activée et a développé un scénario d’habitat avec son propre approvisionnement en énergie et en eau, avec des matériaux de construction durables et des cycles de recyclage. Pas de doute – avec ses idées, W-LAB donne un nouvel élan au débat sur le changement climatique.

Dès le premier coup d’œil, il est clair que la vision de W-LAB part de conditions de vie semblables à celles d’un désert. En effet, autour d’un lac circulaire s’alignent des anneaux de végétation et des bâtiments aux voiles solaires marqués. La ceinture résidentielle est à son tour protégée par un anneau de verdure qui jouxte une surface désertique sèche. En fait, il s’agit d’une oasis classique : un lieu habité avec un peu de végétation et d’eau au milieu du désert.

La ceinture extérieure de végétation protège l’habitat des conditions météorologiques extrêmes. Grâce à un outil informatique, W-LAB peut mesurer et visualiser avec précision le confort apporté par la ceinture verte extérieure. Elle protège du vent et permet d’utiliser les espaces libres de la cité. Les maisons biologiques conçues par W-LAB s’alignent comme les perles d’un collier. Leur appellation anglaise “biocabins” donne une idée de leur aspect extérieur : de petits corps de bâtiment aérodynamiques.

La forme aérodynamique des maisons conçues par W-LAB est due à une structure porteuse en bois. Plus précisément, un socle en bois sert de base aux deux étages supérieurs. Le socle est ancré dans le sol à l’aide de piliers, ce qui permet de réduire l’empreinte écologique et locale des bâtiments. Si le terme anglais cabin décrit bien la forme simple et extérieure de la maison, le terme “bio” ne rend pas justice à l’équipement technique.

Derrière une façade simple, W-LAB a installé une technique sophistiquée. Celle-ci utilise le vent et le soleil, qui à leur tour entretiennent différents circuits. La maison produit sa propre électricité, dispose d’un système de refroidissement et de circuits de recyclage de l’eau. Les matériaux de construction naturels comprennent le bois, provenant d’agaves ou de palmiers selon l’emplacement. Les matériaux d’isolation organiques et l’argile en font partie, tout comme l’aluminium. Ce dernier est facilement réutilisable. Les matériaux naturels résistent à des conditions climatiques extrêmes. En outre, leur extraction nécessite peu d’énergie et ne laisse qu’une faible empreinte fossile.

À l’intérieur des bâtiments aérodynamiques, on vit sur 180 mètres carrés. Plus précisément, on y travaille, on y passe son temps libre, on y fait du sport et on y cultive des légumes. La vue de l’intérieur créé par W-LAB rappelle les yachts de luxe. Des couleurs claires, un escalier incurvé et des meubles design semblent contemporains. Seule la serre de légumes commandée par des robots surprend. Elle se dresse comme une sculpture au milieu de l’espace de vie. Grâce au climat contrôlé à l’intérieur de la maison, les légumes peuvent y pousser toute l’année. Les déchets organiques de la cuisine sont transformés en engrais. De même que les déchets organiques sont compostés, les eaux grises de la maison sont traitées et réutilisées.

Un grand bassin d’eau de mer constitue le cœur et le centre du lotissement visionnaire de W-LAB. La visualisation de cette piscine fait penser à des lotissements de vacances ou à des complexes hôteliers. Indépendamment du climat extrême, les habitants se prélassent au bord ou sur l’eau. Les gens se réunissent ici pour se détendre et échanger. Comme autrefois. En outre, le bassin rempli d’eau de mer sert au microclimat de la cité. Il refroidit l’air pendant la journée et dégage de la chaleur pendant les nuits froides. Comme il n’y a guère d’eau dans le désert, d’importantes infrastructures se trouvent à l’extérieur du village. Chaque goutte d’eau doit être captée avec difficulté à l’aide d’une installation de désalinisation solaire et de capteurs de brouillard. L’énergie électrique doit également être générée sur place par des panneaux solaires ou des éoliennes. L’approvisionnement du village en WLAN semble fonctionner tout seul.

Même si les idées de W-LAB semblent réelles dans de nombreux domaines, elles laissent de nombreuses questions en suspens. Néanmoins, le projet de ces architectes et designers créatifs et prometteurs incite à la réflexion. D’une autre manière que de nombreuses discussions théoriques sur le changement climatique. Lorsque W-LAB nous montre à quoi ressemblera notre vie dans des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes, nous ressentons un certain malaise. Cela contribuera peut-être à donner un nouvel élan aux efforts de protection du climat.

L’édition de juillet 2021 de G+L, dont le collectif de planification bauchplan ).( est le curateur, se penche également sur la question de savoir comment nous ferons face au changement climatique à l’avenir. Pour en savoir plus, cliquez ici.