01.03.2025

Actualités de la branche

Vente aux enchères du jubilé chez Ketterer

Le tableau "Danseuse espagnole" d'Alexej von Jawlensky, datant de 1909, est le lot phare absolu de la vente de printemps de cette année chez Ketterer.

Le tableau "Danseuse espagnole" d'Alexej von Jawlensky, datant de 1909, est le lot phare absolu de la vente de printemps de cette année chez Ketterer.

La maison de ventes aux enchères Ketterer à Munich a marqué des points lors de sa vente de printemps de cette année avec de nombreux points forts. Outre les joyaux de l’expressionnisme, la maison propose également de nombreuses œuvres du pop art lors de cette vente aux enchères organisée à l’occasion de son 70e anniversaire. Un tableau d’Ernst Ludwig Kirchner, dont l’emplacement est resté longtemps inconnu, fait partie des pièces phares. Une œuvre clé d’Alexej von Jawlensky sera également mise en vente.

Le lot phare de la 70e vente aux enchères de Ketterer Kunst à Munich est sans aucun doute l’œuvre “Danseuse espagnole”, réalisée en 1909 par le futur cofondateur du Cavalier bleu, Alexej von Jawlensky. La personne représentée est la maîtresse de Jawlensky, Hélène Nesnakomoff, qui est également la mère de son fils Andreas. Il vivait avec elle et Marianne von Werefkin dans un ménage à trois depuis quelques années déjà lorsqu’il a réalisé le portrait d’Hélène. Vêtue d’une robe rouge, un éventail multicolore à la main, elle se tient debout, les yeux fermés et la tête baissée, sur un fond bleu. On se souvient immédiatement du célèbre portrait du danseur Alexander Sacharoff par Jawlensky. Il a été réalisé lors d’un séjour estival commun avec Marianne von Werefkin, Gabriele Münter et Wassily Kandinsky, auquel Hélène Nesnakomoff était également présente. Jawlensky développa à cette époque sa peinture expressionniste en couleurs, inspiré par ses voyages en France où il vit des œuvres de Matisse, Gauguin, van Gogh, Cézanne et Picasso. Cette évolution allait également montrer la voie au Blaue Reiter. Le verso du tableau réserve une heureuse surprise. On y voit, sous forme d’esquisse, un paysage de Murnau qui a peut-être été créé en plein air par Jawlensky. Une représentation très similaire du paysage du Pays bleu se trouve aujourd’hui à la Städtische Galerie im Lenbachhaus. L’œuvre, qui faisait partie de l’importante collection Josef Gottschalk, est estimée entre 7 et 12 millions d’euros, une estimation tout à fait sûre, mais aussi conforme au marché.

L'endroit où se trouve le tableau "Danse au vaudeville" d'Ernst Ludwig Kirchner datant de 1911 est resté longtemps inconnu. Il vient de réapparaître et sera vendu par la maison de vente aux enchères Ketterer lors de sa vente anniversaire.
L'endroit où se trouve le tableau "Danse au vaudeville" d'Ernst Ludwig Kirchner datant de 1911 est resté longtemps inconnu. Il vient de réapparaître et sera vendu par la maison de vente aux enchères Ketterer lors de sa vente anniversaire.

Destruction et sauvetage

Pendant quatre-vingts ans, une famille de collectionneurs du Bade-Wurtemberg s’est délectée du tableau “Tanz im Varieté (Steptanz)” d’Ernst Ludwig Kirchner. Cette œuvre de 120 centimètres sur 145, donc d’une taille exceptionnelle pour Kirchner, a été réalisée en 1911 et était inconnue des experts en couleur. Il n’existait qu’une vieille photo en noir et blanc dans le catalogue raisonné de Donald E. Gordon de 1968. On y voit un couple qui danse. Elle, à la peau claire, lui, à la peau foncée, dansent le cakewalk, une danse populaire à l’époque, dont les racines remontent à l’époque des esclaves. En 1944, l’œuvre entre en possession de la famille actuelle du collectionneur. En 1944, l’acquisition d’une œuvre d’un artiste dégénéré s’accompagne de difficultés. Pour protéger l’œuvre de grand format des bombes de la Seconde Guerre mondiale et des autorités nationales-socialistes, elle est cachée dans une ferme. Lorsque les troupes françaises s’emparent du village en 1945 et ouvrent de force la caisse contenant le tableau, le cadre décoratif est endommagé. Mais ce n’est pas tout : un coup de feu est tiré sur le couple de danseurs et une baïonnette est plantée. Il est réconfortant de constater que les soldats abandonnent l’œuvre endommagée. Après la guerre, elle est restaurée par des experts, de sorte que les dommages ne sont principalement visibles qu’au dos. L’œuvre, qui sera mise en vente lors de l’Evening Sale du 7 juin, est estimée à 2-3 millions d’euros.

James Rosenquist est considéré comme un représentant important du pop art. En 1966, il a peint une playmate pour le magazine Playboy. © VG Bild-Kunst
James Rosenquist est considéré comme un représentant important du pop art. En 1966, il a peint une playmate pour le magazine Playboy. © VG Bild-Kunst

Des habitudes visuelles stéréotypées ?

Le pop art est particulièrement bien représenté par l’œuvre de 244 par 535 cm de James Rosenquist. On y voit un torse féminin dénudé, flanqué d’un concombre et d’une tarte aux fraises. Rosenquist a créé cette œuvre en 1966 dans le cadre de l’action “Playmate as Fine Art”, lancée par le magazine masculin Playboy. Ce qui peut d’abord être compris comme une allusion sexuelle est relativisé par une déclaration de l’artiste. Il a déclaré à propos de l’œuvre qu’il avait représenté une playmate enceinte, avec ses désirs de grossesse. Selon la maison de vente aux enchères, l’œuvre ne doit pas nécessairement être considérée comme une critique de l’image de la femme véhiculée par Playboy, mais elle brise les habitudes visuelles stéréotypées. Ketterer met en vente l’œuvre d’un des plus importants représentants du pop art pour 1 à 1,5 million d’euros. Il a en outre fait savoir que l’œuvre était la deuxième plus grande peinture jamais appelée sur le marché des enchères.

Les ventes auront lieu les 7 et 8 juin à Munich.

Les œuvres pourront être admirées aux dates suivantes : du 22 au 30 mai à Berlin et du 1er au 7 juin à Munich.

Photos : Ketterer Kunst

Scroll to Top