Les voies rapides pour vélos sont incluses depuis longtemps dans de nombreux plans de circulation modernes. A Berlin aussi, la part des cyclistes devrait augmenter. Pourtant, les idées de réutilisation des anciennes voies ferrées échouent toujours et les projets alternatifs ne démarrent que lentement. Une déclaration sur l’état des lieux de Thomas Heilmann, sénateur pour la justice et la protection des consommateurs à Berlin et président de l’arrondissement de Steglitz-Zehlendorf de la CDU.
De nombreuses métropoles scandinaves prouvent depuis les années 80 qu’en favorisant les aménagements urbains pour une circulation cycliste sûre et sans croisement, les embouteillages de voitures ou les bus et métros bondés appartiennent au passé. L’individualisation du trafic permet de réduire les concentrations aux heures de pointe et de raccourcir considérablement les temps de trajets respectifs. La CDU de Steglitz-Zehlendorf veut importer ce concept à Berlin et rendre la mobilité viable dans une ville jeune et créative.
C’est justement dans un quartier périphérique de grande superficie au sud-ouest de Berlin que le choix entre des moyens de transport attractifs est jusqu’à présent limité. La densité des trains de banlieue et des métros est faible par rapport aux sites du centre-ville et le trafic automobile professionnel se concentre sur des routes de sortie surchargées. Ce n’est qu’en diversifiant les moyens de transport que Berlin pourra se développer sans perdre en mobilité.
Le concept de voies rapides pour vélos de la CDU Steglitz-Zehlendorf a recours à des voies ferrées désaffectées et à des espaces libres. Ces espaces libres forment déjà un réseau rayonnant dont le centre est le centre-ville de Berlin. L’objectif est de proposer un trafic automobile et cycliste totalement séparé dans l’espace. Tous les moyens de transport doivent pouvoir être utilisés sur un pied d’égalité et sans restriction. Un avantage unique que Berlin peut offrir en raison de ses nombreux axes non construits. Le concept ne veut délibérément pas donner de leçons, ni favoriser, mais créer la meilleure infrastructure possible en termes de qualité, où les citoyens choisissent eux-mêmes la meilleure façon de se rendre d’un point A à un point B.
Le parcours pilote conceptualisé de Zehlendorf à la Potsdamer Platz sera équipé de toutes les commodités – de la station de recharge rapide pour vélos électriques aux points de service pour vélos, en passant par le stationnement sûr et sec des vélos et de l’équipement – qui marginalisent les inconvénients actuels du vélo pour les navetteurs. Contrairement aux pistes cyclables actuelles, la voie rapide pour vélos sera exempte de feux de signalisation et de carrefours. Comme pour les autoroutes, il y aura des rampes d’accès et de sortie qui garantiront une circulation sûre pour les vélos électriques rapides et les vélos à pédales plus lents.
Pour la CDU, il était important que la remise en service du Stammbahn, l’ancienne première liaison ferroviaire entre Potsdam et la Potsdamer Platz, reste possible malgré la voie rapide pour vélos. Cette liaison ferroviaire pourrait redevenir importante dans 15 ou 20 ans. Sur la plupart des tronçons, cela pourrait très bien se faire côte à côte. Là où l’espace manque, il existe le concept de placer la piste cyclable au-dessus de la voie ferrée – pratiquement au premier étage. Ainsi, les deux peuvent être réalisés à long terme : Stammbahn et voie rapide pour vélos.
Grâce à un financement commun des secteurs public et privé, il est possible de réaliser aussi bien la mise à disposition de la piste cyclable que l’entretien des offres de service.
Ce n’est pas en favorisant ou en désavantageant artificiellement certains moyens de transport, mais en laissant le libre choix entre des offres attractives et égales, que l’on assure un concept de mobilité durable pour une ville prospère.
Pour en savoir plus sur le problème des pistes cyclables à Berlin, lisez Garten+Landschaft 07/2016 – Le retour de l’homme.