04.03.2025

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Tendance exclusive au cimetière

Naturstein Wolf était responsable des travaux de pierre naturelle. Photo : Naturstein Wolf

Naturstein Wolf était responsable des travaux de pierre naturelle. Photo : Naturstein Wolf

Depuis quelques années, une forme particulière d’inhumation revit dans la niche : le mausolée. Au cimetière d’Ohlsdorf à Hambourg, on trouve aussi bien des mausolées récemment construits – une mission particulière pour le tailleur de pierre, comme le rapporte Stefan Wolf – que des mausolées historiques qui retrouvent leur éclat grâce à des parrainages.

Ils étaient tombés dans l’oubli depuis longtemps, les mausolées. Et ce n’est pas la première fois : au 18e siècle, la tendance de ces maisons funéraires monumentales a déferlé d’Angleterre en Allemagne et a été accueillie avec empressement par la noblesse. Les mausolées ont ensuite connu leur première renaissance à l’époque de la fondation de l’Allemagne, où ils ne pouvaient guère être aménagés de manière assez élaborée pour la grande bourgeoisie aisée. Les familles influentes
les ont fait construire dans des cimetières publics plutôt que dans des parcs privés, car il s’agissait de montrer sa richesse, son influence et son prestige même après sa mort.

C’est par exemple à cette époque que fut érigé le mausolée du baron et commerçant Johann Heinrich von Schröder à Hambourg : le mausolée en grès du Main, conçu par l’architecte Edmund Gevert, fut érigé en 1906, à l’époque dans les cimetières de Dammtor à Hambourg, qui furent par la suite supprimés. Une réplique presque identique a été construite plus tard au cimetière d’Ohlsdorf – avec une surface de base de plus de 200 mètres carrés, cet impressionnant mausolée est toujours le plus grand d’Europe du Nord. Malheureusement, un marchand d’immobilier hambourgeois a renoncé à sa rénovation et le mausolée se morfond. Contrairement à quelques autres, car l’administration du cimetière s’efforce d’attribuer les mausolées historiques inutilisés à des parrains de tombes. Dans le plus grand cimetière-parc du monde, le dernier mausolée historique a été construit en 1929.

Aujourd’hui, environ 90 ans plus tard, on trouve au total 25 mausolées sur le terrain de 389 hectares, dont dix ont été construits à partir de 2005. En fait, comme le dit le porte-parole du cimetière Lutz Rehkopf, il y a un retour à cette forme de monument funéraire, même si “elle restera une affaire exclusive en raison des coûts de construction”. L’administration des cimetières ne cède pas les constructions de mausolées pour les 25 ans habituels, mais dès la première cession pour 50, 75 ou 100 ans, en raison des conditions générales coûteuses et des règles d’hygiène spécifiques (comme par exemple des temps de repos plus longs en raison du processus de décomposition plus long). Elle délivre également le permis de construire nécessaire pour de telles “installations funéraires architecturales”. Les contrôles statiques, explique Rehkopf, sont effectués à Ohlsdorf en partie par le directeur technique, en partie par des contrôleurs de la construction.

Selon l’administration du cimetière, de nombreuses directives d’aménagement ne sont pas nécessaires, car “les architectes mandatés se penchent intensivement sur la matière et présentent des projets de grande qualité en conséquence”. On veille toutefois à utiliser des matériaux de qualité particulièrement élevée afin de garantir une durée de vie aussi longue que possible de la construction. Ceux qui optent pour un mausolée doivent en outre prévoir des mesures particulières pour protéger le bâtiment non chauffé de l’humidité.

À cela s’ajoutent d’autres particularités, dont Stefan Wolf de Natursteinwolf peut témoigner. Il reçoit rarement, mais régulièrement, des demandes de mausolées : “Cela se produit environ tous les deux ans. Pour le dernier mausolée auquel nous avons collaboré en 2017, c’est l’architecte qui nous a contactés. Nous coopérons maintenant avec lui pour le prochain, qui est actuellement en phase de planification. Ce sont vraiment des projets particuliers pour lesquels il est très conseillé de regrouper les compétences”.

Vous en saurez plus en lisant le dernier numéro de STEIN 11/20.

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