09.03.2025

Surfaces de rétention : Solution en cas de fortes pluies

Arrêter le déluge

Les surfaces de rétention sont demandées comme solution innovante dans la gestion de l'eau par rapport aux événements météorologiques extrêmes. Crédit : Unsplash

À l’heure du changement climatique, qui se traduit par des épisodes de fortes pluies plus fréquents et plus intenses, les villes sont de plus en plus touchées par les inondations. Pour minimiser ce risque et réduire l’impact des événements météorologiques extrêmes, des solutions innovantes en matière de gestion de l’eau sont nécessaires. L’une des mesures les plus prometteuses est la création de zones de rétention – des zones naturelles ou artificielles capables d’absorber l’eau de pluie excédentaire, de la stocker et de la restituer de manière contrôlée. Cet article explique ce que sont les surfaces de rétention, comment elles fonctionnent et pourquoi elles jouent un rôle important dans la gestion de l’eau en milieu urbain.


Que sont les zones de rétention ?

Les surfaces de rétention sont des surfaces qui servent à stocker l’eau excédentaire et à réduire ainsi le risque d’inondation. Il peut s’agir de versants de montagne naturels, de zones humides ou de plaines alluviales, mais aussi de bassins de rétention et de bassins d’orage spécialement aménagés. Ces surfaces captent l’eau qui pénètre dans les zones urbaines à la suite de fortes pluies et évitent ainsi de surcharger les systèmes d’évacuation des eaux usées. Le stockage et l’évacuation différée de l’eau soulagent les systèmes d’égouts et réduisent les risques d’inondation.

Les surfaces de rétention sont une forme de ce que l’on appelle la “gestion naturelle de l’eau” qui, contrairement aux solutions techniques telles que les systèmes d’évacuation rigides, mise sur l’utilisation des processus naturels. Elles ne sont pas seulement fonctionnelles, mais peuvent également offrir des avantages écologiques, notamment en favorisant la biodiversité et en améliorant le microclimat dans les zones urbaines.


Comment fonctionnent les zones de rétention ?

Les surfaces de rétention fonctionnent en retenant l’eau excédentaire des épisodes pluvieux afin d’éviter les inondations. Ce processus se déroule en plusieurs étapes :

  1. Rétention de l’eau: après une forte pluie, l’eau s’accumule dans la surface de rétention. Cela peut se faire grâce à des barrières naturelles telles que des rivières, des digues ou justement des bassins de rétention. Ces surfaces sont conçues de manière à pouvoir absorber et stocker l’eau sur une période prolongée.
  2. Filtration et évaporation de l’eau: dans les zones humides ou les zones de rétention semi-naturelles, l’eau est filtrée par les plantes. L’eau excédentaire s’évapore également, ce qui abaisse la température ambiante et stabilise l’humidité de l’air.
  3. Libération lente: l’eau stockée est progressivement restituée au système naturel d’évacuation des eaux, ce qui permet d’éviter la surcharge des systèmes d’égouts et donc les inondations. Cette libération différée est importante pour ne pas dépasser la capacité des systèmes d’assainissement urbains.

Le défi consiste à trouver le bon équilibre entre la capacité de stockage et la vitesse de déversement afin de contrôler efficacement l’eau excédentaire sans qu’elle ne retourne dans la zone urbaine et ne provoque des inondations.


Pourquoi les zones de rétention sont-elles particulièrement importantes dans les zones urbaines ?

Dans les zones urbaines, de plus en plus de surfaces sont imperméabilisées – par des bâtiments, des routes et d’autres infrastructures. Ces surfaces imperméables empêchent l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol, ce qui entraîne une augmentation du ruissellement de surface. La pluie ne peut pas s’écouler assez rapidement dans les canalisations, ce qui augmente le risque d’inondations.

Cela est particulièrement problématique dans les zones équipées d’anciens systèmes d’évacuation des eaux usées, qui ne sont souvent pas conçus pour faire face à l’augmentation des volumes d’eau due à des pluies intenses plus fréquentes. Dans ce cas, les surfaces de rétention peuvent servir de décharge en absorbant une partie de l’eau avant qu’elle n’atteigne le système d’égouts.

Les surfaces de rétention jouent un rôle clé dans la résilience des villes face aux conséquences du changement climatique. En utilisant davantage de telles surfaces, les villes peuvent augmenter leur résistance aux inondations et réduire le risque de dommages causés par l’eau.


Différents types de surfaces de rétention

Il existe différents types de zones de rétention, chacune étant adaptée à des besoins urbains et à des conditions géographiques différentes :

  1. Les zones humides: Les zones humides naturelles ou les biotopes humides aménagés sont des surfaces de rétention efficaces, car ils peuvent stocker de grandes quantités d’eau. Elles constituent également un habitat pour de nombreuses plantes et animaux et contribuent à améliorer la qualité de l’air et le climat urbain.
  2. Les bassins de rétention: Ils sont souvent construits dans les zones urbaines pour stocker l’eau des fortes pluies. Les bassins de rétention sont généralement des bassins ou des étangs artificiels qui recueillent l’eau de pluie et la restituent lentement.
  3. Les bassins de rétention des eaux pluviales: Ces bassins spéciaux sont conçus pour recueillir les eaux de pluie d’une zone immédiate. Ils sont souvent utilisés dans les nouveaux quartiers pour réguler la quantité d’eau qui arrive dans le réseau d’égouts de la ville.
  4. Toitures et surfaces vertes: Les toits verts ou les surfaces plantées sur les toits des bâtiments peuvent également servir de surfaces de rétention. Ces surfaces stockent l’eau de pluie et la restituent par évaporation et écoulement lent. Elles contribuent ainsi non seulement à réduire les inondations, mais offrent également un espace vert supplémentaire dans l’espace urbain.
  5. Les dépressions d’infiltration: Ce sont des dépressions peu profondes dans le sol qui absorbent l’eau de pluie et la laissent s’infiltrer dans le sol. Elles sont surtout utilisées dans les zones sans forte imperméabilisation et contribuent à décharger les réseaux de canalisations.

Intégration des zones de rétention dans la planification urbaine

L’intégration des zones de rétention dans la planification urbaine nécessite une approche globale qui tienne compte à la fois des aspects écologiques et infrastructurels. Voici quelques approches pour y parvenir :

  1. Infrastructure verte: les villes devraient miser davantage sur l'”infrastructure verte”, qui intègre des éléments naturels tels que les parcs, les espaces verts et les plans d’eau, afin d’améliorer la gestion de l’eau. Les toits verts, les jardins verticaux et les façades accueillantes peuvent également servir de petites surfaces de rétention décentralisées.
  2. Utilisation des espaces ouverts: Les surfaces non construites ou moins utilisées, telles que les parkings, les friches ou les berges, se prêtent bien à la création de surfaces de rétention. En transformant les surfaces inutilisées en zones naturelles qui retiennent l’eau, ces surfaces peuvent servir à la fois de bassins de rétention et d’espaces de détente pour la population urbaine.
  3. Mise en réseau des surfaces de rétention: Un réseau de surfaces de rétention intégré à l’ensemble de la structure urbaine augmente la résistance aux fortes pluies. Ce réseau peut être conçu de manière à ce que l’eau de pluie soit répartie sur de plus grandes distances et évacuée de manière contrôlée.
  4. Soutien politique et juridique: pour encourager la création de surfaces de rétention, il faut mettre en place un cadre juridique approprié et des incitations. Il pourrait s’agir par exemple d’encourager la construction de nouveaux bâtiments dotés de surfaces de rétention ou d’accorder des avantages fiscaux aux propriétaires qui gèrent les eaux de pluie sur leurs terrains.

Conclusion

Les surfaces de rétention constituent une solution efficace et durable pour lutter contre les inondations et les fortes pluies dans les zones urbaines. Elles jouent un rôle important dans la gestion de l’eau en absorbant l’eau excédentaire, en la stockant et en la restituant de manière différée. Ces surfaces sont un élément indispensable de la résilience, en particulier dans les villes qui subissent les effets du changement climatique. En intégrant les surfaces de rétention dans la planification urbaine, les villes peuvent non seulement soulager leurs infrastructures, mais aussi améliorer la qualité de vie de leurs habitants et apporter une précieuse contribution à la protection de l’environnement et de la nature.

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