01.03.2025

Conservation du patrimoine Durabilité

Série en ligne : L’avenir de la culture du bâti – Déclaration de Christian Hanus

Prof. univ. arch. dipl. ETH Dr. Christian Hanus, directeur du département de construction et d'environnement, Université de formation continue de Krems. Photo : Université de formation continue de Krems

Prof. univ. arch. dipl. ETH Dr. Christian Hanus, directeur du département de construction et d'environnement, Université de formation continue de Krems. Photo : Université de formation continue de Krems

Quelle contribution la conservation des monuments historiques et les sciences de la restauration peuvent-elles apporter face à l’aggravation de la situation climatique, à la pénurie de ressources et à la crise énergétique ? Nous avons demandé à des experts de différentes disciplines de s’exprimer à ce sujet. Lisez ici la déclaration du professeur universitaire Dipl. ETH Dr. Christian Hanus, directeur du département de construction et d’environnement, Université de formation continue de Krems.

De multiples crises obligent actuellement à repenser les choses. Il y a la pandémie, les inondations, les incendies de forêt, la guerre. Comment voulons-nous vivre et construire à l’avenir ? Nous sommes confrontés à de nombreux nouveaux défis qui exigent des réflexions et des solutions complexes. Et c’est précisément là que les connaissances et le savoir-faire du champ professionnel varié et interdisciplinaire de la conservation du patrimoine sont nécessaires. Quelle contribution la conservation des monuments historiques et les sciences de la restauration peuvent-elles apporter face à l’aggravation de la situation climatique, à la pénurie de ressources et à la crise énergétique ? Nous avons interrogé des experts de différentes disciplines à ce sujet. Vous pourrez lire leurs réponses à l’avenir dans notre nouvelle série en ligne “L’avenir de la culture du bâti”. Lisez ici la déclaration du professeur universitaire Dipl. ETH Dr. Christian Hanus, directeur du département de construction et d’environnement, Université de formation continue de Krems.


Les bâtiments d'habitation classés monuments historiques sont souvent supérieurs aux nouvelles constructions comparables

Les monuments historiques peuvent-ils apporter une solution aux défis actuels liés au changement climatique, à la raréfaction des ressources et à la hausse des coûts énergétiques ? Au premier abord, cette question peut faire grincer des dents, étant donné que même les monuments historiques rénovés présentent souvent des besoins en chauffage deux, trois fois plus élevés, voire plus, que les bâtiments neufs comparables, selon le certificat énergétique. Une prise en compte globale des facteurs d’influence économiques et écologiques sur des périodes cycliques permet toutefois de constater que les bâtiments d’habitation classés monuments historiques sont souvent supérieurs à des bâtiments neufs comparables ! Dans cette optique, il faut garder à l’esprit que la construction d’un nouveau bâtiment (en dur) nécessite une quantité d’énergie primaire qui permet de couvrir les besoins en chauffage d’un bâtiment ancien rénové pendant une, deux ou même plusieurs générations. De la même manière, il convient d’établir un bilan des dépenses financières et des émissions de CO2. En outre, les bâtiments anciens ne nécessitent quasiment pas de climatisation en raison de la proportion généralement plus faible de fenêtres et de la masse plus élevée du bâtiment.


Les bâtiments historiques sont une source d'inspiration précieuse pour la conception de nouveaux bâtiments.

Les bâtiments historiques anciens sont généralement très bien adaptés aux conditions climatiques de leur site et gèrent habilement la gestion thermique de leurs masses de stockage, les microclimats prédominants ou la disposition des espaces tampons. Parallèlement, l’utilisation des matériaux de construction, coûteux à l’époque, a été gérée de manière très habile et efficace. Les bâtiments historiques recèlent des vertus en matière de physique du bâtiment qui peuvent aujourd’hui être décrites et quantifiées à grand-peine par des simulations. De cette manière, ils constituent une source d’inspiration précieuse pour la planification de nouveaux bâtiments. Un récent rapport de l’Union européenne illustre de tels exemples dans toute l’Europe.

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