05.03.2025

Expositions

Rebecca Horn à la Haus der Kunst

Vue de l'exposition Haus der Kunst München, 2024 Photo : Markus Tretter © VG Bild-Kunst, Bonn 2024

Vue de l'exposition
Maison de l'art de Munich, 2024
Photo : Markus Tretter
© VG Bild-Kunst, Bonn 2024

La Haus der Kunst de Munich consacre une grande rétrospective à l’artiste Rebecca Horn. L’exposition offre un aperçu des six décennies de l’œuvre de cette artiste de renom.


Une gloire précoce

Rebecca Horn, née en 1944 à Michelstadt dans l’Odenwald, a étudié dans les années 1960 à la Hochschule für bildenden Künste de Hambourg. En 1971, une bourse l’a amenée à Londres pour étudier à la St. Martin’s School of Art. Un an plus tard, elle est partie pour New York, où elle a vécu jusqu’en 1981. Pendant cette période, elle a fait la navette entre New York et Berlin. Parallèlement à son activité artistique, elle a également enseigné au California Art Institute, à l’université de San Diego ainsi qu’à l’université des arts de Berlin, où elle a occupé un poste de professeur jusqu’en 2010.
L’artiste peut se targuer d’une carrière impressionnante et a participé à la Documenta 5 à l’âge de 28 ans.

Vue de l'exposition Haus der Kunst München, 2024 Photo : Markus Tretter © VG Bild-Kunst, Bonn 2024
Rebecca Horn : Licorne, 1970-72.

Transformations

Le point central de l’exposition, et en même temps son ouverture, est constitué par des films nouvellement numérisés des premières œuvres de Rebecca Horn. Dans Performances I (1972) et II (1973), Rebecca Horn explore la possibilité de maîtriser et d’étendre le corps, des sensations étranges sont provoquées au moyen de constructions portables en coton et en métal. Les espaces environnants s’éloignent de l’espace principal “comme des extensions”, comme le raconte la commissaire de l’exposition Jana Baumann, faisant référence au fait que l’artiste qualifie ses premières performances d'”extensions corporelles”. L’extension de la tête (1972) et la licorne (1970-72), que Rebecca Horn a présentées lors de la Documenta 5 à Kassel, sont également exposées.
Dans ses premières œuvres, elle se consacre également à la force de la transformation, en se rapprochant de différentes identités et en les vivant. Il en résulte des travaux qui présentent une double nature humaine et animale, pour cela elle joue avec des masques, des bandages et des plumes d’animaux qui sont utilisés dans ses actions et offre ainsi différentes possibilités d’association. Dans ses travaux, elle échappe souvent aux structures de l’ordre social et aux catégories de genre. Cet aspect est particulièrement pris en compte dans l’exposition. Le cinéma est un média important pour elle. La danse, et plus particulièrement le ballet, est un motif récurrent dans ses premiers travaux.

Rebecca Horn : Tour des sans-noms, 1994.
Rebecca Horn : Tour des sans-noms, 1994.

Au centre : l'être humain

Dans son œuvre, elle se consacre également à la thématique de la guerre et se rattache à la déclaration d’Adorno selon laquelle écrire un poème après Auschwitz est barbare (1951). Les œuvres spécifiques au lieu, Concert pour Buchenwald. Part 1 dépôt de tramways (1999) et Concert pour Buchenwald. Part 2 Schloß Ettersburg (1999) servent à commémorer dignement les victimes de l’Holocauste. Mais elle se consacre également aux victimes de guerres plus récentes. Ainsi, la Tour des sans-noms de 1994 fait référence aux victimes des guerres post-yougoslaves. L’œuvre Inferno, dans laquelle des lits d’hôpital s’empilent jusqu’à 14 mètres de hauteur, est traversée par un éclair de lumière électrique. Cette œuvre représente visuellement la folie de la souffrance. Il s’agit d’une installation spatiale immersive typique des années 1990 de Rebecca Horn.
L’effondrement de nombreux écosystèmes fait également partie de son œuvre. L’œuvre Circle for Broken Landscape (1997) met en évidence les conséquences que l’action de l’homme a sur son environnement. Elle renvoie à l’assujettissement et à l’exploitation de la nature, mais aussi à la relation entre l’homme et l’animal. En même temps, il met en évidence le besoin de l’homme de vouloir tout maîtriser. L’exposition permet également de découvrir des œuvres tardives de Rebecca Horn. Ainsi, avec Hauchkörper (Corps de souffle ) de 2017, on peut voir son dernier grand groupe d’œuvres.

Rebecca Horn : Inferno, 1993.
Rebecca Horn : Inferno, 1993.

Prêts de l'artiste

L’œuvre de l’artiste comprend de nombreux travaux dont il est difficile d’avoir une vue d’ensemble, mais les curatrices Jana Baumann et Radia Soukni y sont parvenues. Un thème, celui de l’homme et de son rapport à la nature, à la culture, à la technologie ainsi qu’à l’humain et au non-humain, traverse l’œuvre de l’artiste comme un fil rouge que les curatrices ont également repris. De nombreuses œuvres présentées dans l’exposition provenaient de l’artiste ou avaient été prêtées par de grandes institutions comme la Tate.
L’exposition ouvrira ses portes le 26 avril et durera jusqu’au 13 octobre.

Photos : Vues de l’exposition à
Haus der Kunst München
Photo : Markus Tretter
© VG Bild-Kunst, Bonn 2024

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