Petite villa urbaine à Maastricht – Isolée dans la rangée

À Maastricht, les architectes Martens Willems & Humblé ont créé une petite villa urbaine qui se distingue de son environnement.

Un ancien jardin de couvent se trouvait à l’intérieur des murs de la ville de Maastricht. Celui-ci a été peu à peu construit et le bâtiment existant a finalement été utilisé comme maison de soins. En 1962, un immeuble moderne de l’architecte W. Schellinckx est venu s’y ajouter. Et entre-temps, on y retrouve également les petites maisons en rangée blanches typiques de Maastricht.

Les maisons mitoyennes entourent le morceau de jardin du cloître restant avec ses beaux vieux arbres et forment ainsi une cour verte. Une nouvelle maison individuelle séparée a été construite dans le dernier espace de ce quartier. Elle s’intègre dans l’axe visuel des constructions environnantes. Toutefois, en y regardant de plus près, elle sort de l’ordinaire en termes de design.

Maison individuelle en ligne

La surface au sol du rez-de-chaussée de cette nouvelle villa urbaine est calculée au plus juste : elle est limitée à six mètres sur neuf. C’est d’une part le résultat du plan d’urbanisme, mais d’autre part, elle tient ainsi compte d’un arbre ancestral particulier. Il s’agit d’un grand ginkgo du jardin du couvent, le reste du tout premier “ginkgo biloba” des Pays-Bas. Un moine franciscain l’avait ramené de Chine à la fin du 18e siècle. On en trouve aujourd’hui des rejets un peu partout aux Pays-Bas.

Les architectes de Maastricht Martens Willems & Humblé ont conçu le dernier élément de l’îlot comme un objet sculptural et comme un contrepoids à l’immeuble strictement moderne. Ils ont ainsi agrandi la surface habitable du premier étage à neuf mètres sur neuf, conférant ainsi à la maison son profil particulier. Malgré cette augmentation de la surface habitable, on peut se demander pourquoi les architectes ont donné à une maison aussi petite le nom de Polyphemos, en référence au géant grec borgne.

Petite villa, espace intérieur

La réponse se trouve en entrant dans la villa. Un escalier en colimaçon en béton apparent s’élève à travers les quatre étages. Une fenêtre ronde a été installée dans le toit, inondant les marches de lumière naturelle. Cette lucarne ronde est également à l’origine du nom de cyclope donné à la maison.

En raison de la petite surface au sol, toutes les fonctions doivent être empilées les unes sur les autres au lieu d’être juxtaposées et d’entrer en relation les unes avec les autres. Cela représente un défi pour les architectes et l’escalier, en tant qu’élément de liaison, revêt donc une importance encore plus grande. Au rez-de-chaussée, la cuisine et les repas se trouvent dans une pièce commune. Les portes et fenêtres du sol au plafond apportent une lumière naturelle abondante et ouvrent la pièce sur le jardin. Le plan de travail en marbre gris-vert contraste ici avec le ton chaud de la porte d’entrée en bois. Les façades des éléments encastrés de la cuisine sont également dans cette teinte de bois.

Structure spatiale verticale

C’est justement parce que toutes les fonctions sont réparties sur les étages que les architectes de Martens Willems & Humblé ont tenu à créer, là où c’était possible, une relation visuelle entre les étages. Ainsi, le rez-de-chaussée, où l’on cuisine et mange, est relié par une galerie à l’espace de vie situé au-dessus.

Celle-ci rayonne de confort grâce à un parquet à chevrons de grande qualité. À cet étage, on trouve également des fenêtres presque au ras du sol et une grande porte coulissante qui donnent sur une étroite loggia. Elles donnent une vue sur les vieux arbres qui se trouvent sur le terrain. La galerie du salon de la villa urbaine est délimitée par une balustrade métallique à motifs en forme de losange. C’est le même garde-corps qui est utilisé comme balustrade de la loggia à l’extérieur. À cet étage, la loggia constitue l’élément de liaison. Elle se prolonge vers le haut au deuxième étage, de sorte qu’une grande entaille carrée se dessine de manière marquante sur la façade de ce côté nord. Le dernier étage est relié au ciel par une grande lucarne. De là, on peut voir directement la tour voisine datant des années 1960.

Le cœur de la villa urbaine reste toutefois la cage d’escalier, qui s’enroule vers le haut comme un tire-bouchon. Grâce à son élan et à sa couleur grise discrète, l’escalier reste filigrane malgré le matériau utilisé, le béton apparent. Une fine rampe en acier renforce cet effet, tout comme l’éclairage avec de petits luminaires encastrés dans le mur.

Une villa qui a du relief

Afin de mettre en valeur la vue latérale de la villa urbaine avec ses étages supérieurs en saillie, les architectes ont fait peindre le socle en blanc légèrement nuancé. L’enduit gratté au-dessus s’harmonise en revanche avec les maisons voisines dans un blanc éclatant. La maison constitue ainsi un élément de liaison dans le voisinage. Mais malgré tous ces égards, elle est restée obstinée.

Une nouvelle maison a également vu le jour à Sempach, près de Lucerne, qui s’intègre dans son environnement tout en se distinguant par ses particularités. Pour en savoir plus sur la nouvelle construction de Roman Hutter, cliquez ici.