03.03.2025

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Les arbres, clé des villes respectueuses du climat

Un urbanisme durable pour des villes respectueuses du climat : comment une couverture accrue de la canopée améliore le climat urbain. Photo : Ramin Alizadeh via unsplash

Un urbanisme durable pour des villes respectueuses du climat : comment une couverture accrue de la canopée améliore le climat urbain. Photo : Ramin Alizadeh via unsplash

Dans un monde de plus en plus marqué par la croissance urbaine, l’aménagement des villes joue un rôle crucial pour la qualité de vie de leurs habitants. Compte tenu notamment des conséquences du changement climatique, il devient de plus en plus important d’intégrer des infrastructures vertes dans la planification urbaine.

Les arbres, qui non seulement embellissent le paysage urbain, mais offrent également des avantages concrets pour le climat et la santé des personnes, constituent un élément remarquable de cette infrastructure verte. Mais dans quelle mesure la répartition des arbres dans nos villes est-elle réellement durable ? Une étude récente menée sous la direction de l’Université technique de Munich (TUM) révèle des résultats alarmants et incite à repenser l’aménagement urbain.


La répartition des arbres dans les villes : un sujet critique

Une étude internationale menée par le Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT) en collaboration avec la TUM a examiné l’accès à la nature verte dans huit grandes villes du monde. Le résultat est clair : de nombreuses villes sont mal placées en ce qui concerne la répartition des arbres. Dans des métropoles comme New York City, Amsterdam, Buenos Aires, Denver ainsi que dans les centres-villes de Sydney et Melbourne, moins de 30 pour cent des bâtiments se trouvent dans des quartiers suffisamment ombragés par des cimes d’arbres. Le nombre d’arbres est certes élevé, mais leur répartition est inégale. À New York et Amsterdam, même les bâtiments situés dans des zones densément peuplées ne bénéficient pas d’un ombrage suffisant de la part des arbres, bien que de nombreuses maisons de ces villes aient une vue sur au moins trois arbres.


La règle des "3-30-300" comme mesure de l'urbanisme vert

Les chercheurs de l’étude se sont basés sur la règle dite “3-30-300”, développée par le scientifique forestier Cecil Konijnendijk. Cette métrique définit comment l’infrastructure verte des villes devrait être évaluée :

  • Chaque bâtiment devrait avoir au moins trois arbres dans son champ de vision direct.
  • Le quartier devrait avoir au moins 30 pour cent de couverture de la canopée.
  • Et il ne devrait pas être à plus de 300 mètres du parc le plus proche.

Il est intéressant de noter que peu de villes étudiées atteignent ces objectifs. Seattle et Singapour sont des exceptions positives, où respectivement 45 et 75 pour cent des bâtiments sont suffisamment ombragés par des arbres. Mais dans de nombreuses autres villes, les chiffres sont décevants : l’absence d’une couverture arborée efficace dans de nombreuses zones urbaines ne constitue pas seulement un défaut esthétique, mais peut également avoir de graves conséquences sur le climat urbain et le bien-être des habitants.


Les arbres comme mesure d'adaptation au climat : le rafraîchissement par la cime des arbres

Les arbres sont indispensables dans les villes pour assurer le rafraîchissement, surtout si l’on considère la hausse des températures due au changement climatique. 2023 a été l’année la plus chaude depuis le début des relevés, et plus de 25 % de la population mondiale a connu des extrêmes de chaleur dangereux. Dans cette situation, une couverture suffisante de la canopée est un facteur important pour refroidir l’environnement urbain et réduire le stress dû à la chaleur.

L’étude montre que les villes ont besoin d’au moins 40 % de couverture de la canopée pour obtenir une réduction significative des températures diurnes. Cela signifie que la barre actuelle des “30 pour cent” doit être considérée comme un minimum absolu. L’absence d’une telle couverture n’a pas seulement des conséquences climatiques, mais peut également entraîner des problèmes de santé tels que des coups de chaleur, de l’anxiété ou des dépressions. Ces problèmes sont particulièrement fréquents dans les zones urbaines qui ne disposent pas d’un accès suffisant aux arbres et aux espaces verts en plein air.


Intégration des arbres dans la planification urbaine : la voie vers des villes respectueuses du climat

Dans de nombreux cas, les pratiques actuelles de planification urbaine ne favorisent pas la croissance saine des arbres. Les routes et les infrastructures des bâtiments, telles que les câbles ou les tuyaux, ont souvent plus d’importance que les besoins des arbres. Par conséquent, de nombreux arbres sont plantés dans des conditions défavorables – le sol est compacté et l’asphalte empêche l’eau d’atteindre les racines. De ce fait, les arbres poussent plus lentement, voire sont éliminés lorsqu’ils entrent en collision avec des lignes d’approvisionnement.

Les chercheurs appellent donc à un changement de mentalité dans la planification urbaine. Au lieu de réserver durablement des surfaces pour des bâtiments et des routes, celles-ci devraient être redistribuées au profit d’une infrastructure verte. Une intégration plus précoce des arbres dans la planification des rues et des quartiers pourrait apporter des avantages décisifs à cet égard. Il est tout aussi important que les arbres soient plantés sur des terrains offrant des conditions de croissance appropriées. Cela permettrait de remédier rapidement au manque actuel de couverture suffisante de la canopée.


Les avantages sociaux et sanitaires des arbres dans les villes

Les recherches démontrent non seulement les avantages climatiques des arbres, mais aussi leurs effets positifs sur la santé mentale et physique des citadins. Il est prouvé que l’accès à des cimes d’arbres ombragées et à des espaces verts en plein air a un impact positif sur le bien-être des personnes. Non seulement les arbres favorisent la qualité de l’air et réduisent les risques d’inondation, mais ils contribuent également à réduire le stress, l’anxiété et d’autres problèmes de santé.


La voie vers des villes plus vertes et plus respectueuses du climat

Les résultats de l’étude illustrent une fois de plus la nécessité de renforcer l’infrastructure verte dans l’aménagement urbain. Les arbres ne sont pas seulement un élément esthétique, mais aussi une composante indispensable d’un développement urbain adapté au climat. Les villes devraient donc se fixer des objectifs ambitieux afin d’augmenter la couverture arborée et de garantir l’accès à la nature pour tous les citadins. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons créer un avenir durable et vivable pour les espaces urbains de notre monde.

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