30.03.2025

Architecture Public

“Last Chance for a Slow Dance” – un abri conçu par behark Architekten

Une phrase de la chanson “Last Chance for a Slow Dance” a inspiré aux architectes du bureau behark une construction en bois perméable qui crée un abri dans le centre de Larrabetzu. La vie publique peut désormais s’y dérouler même en cas de pluie.

L’histoire du projet “Last Chance for a Slow Dance” a été douloureuse. Elle comprend des années de crise économique, différents concepts d’utilisation, des préoccupations archéologiques et des événements inattendus, ainsi qu’un entrepreneur qui n’a pas pu achever ses travaux. Avant que la construction d’un nouvel “aterpe”, un abri au milieu de la localité de Larrabetzu, au nord de l’Espagne, ne soit finalement achevée, le projet a dû être modifié une nouvelle fois. Il est ainsi revenu à ses origines. Mais cette fois, les problèmes survenus lors de la désastreuse première phase de construction ont pu être résolus. Dans le contexte de ces bouleversements, la transformation du petit abri était vraiment une “last chance for a slow dance”.

Photo : Mikel Ibarluzea
Photo : Mikel Ibarluzea
Photo : Mikel Ibarluzea
Photo : Mikel Ibarluzea

"aterpe" égale abri

Dans la langue basque, “aterpe” désigne un petit abri, un lieu ou un espace couvert. Ce terme est étroitement lié à la région basque du nord de l’Espagne. En effet, les abris y sont importants en raison du climat pluvieux. C’est précisément un abri de ce type qui manquait à la petite commune de Larrabetzu, un espace public couvert et protégé de la pluie. Dans le cadre de la planification de la transformation de la mairie de Larrabetzu, les architectes behark de Bilbao ont eu l’idée de construire un tel espace. Ils souhaitaient remplacer un ancien bâtiment construit contre la mairie par un “aterpe” couvert.

Photo : Mikel Ibarluzea
Photo : Mikel Ibarluzea

s'intégrer discrètement

À l’époque, les vieux murs en bordure de l’hôtel de ville étaient inutilisés, sans valeur architecturale, et invitaient à être transformés en un espace public. Celui-ci viendrait compléter l’espace urbain qui entoure la mairie. Cette place centrale de la ville représente à Larrabetzu le lieu le plus important du tissu urbain. De nombreuses activités sociales s’y déroulent donc. Mais il manquait un espace où ces activités pourraient se dérouler même par temps de pluie. Les architectes ont voulu combler cette lacune. Ils voulaient créer un lieu au cœur de la ville qui soit protégé des intempéries mais ouvert, aéré, lumineux et perméable. En même temps, cet espace devait s’intégrer discrètement dans le tissu urbain de Larrabetzu par ses dimensions et son architecture.

Photo : Mikel Ibarluzea

Un espace public couvert pour Larrabetzu

Le nouvel espace public couvert vit d’une structure de construction qui l’entoure comme une enveloppe. Son volume ressemble à celui du bâtiment précédent. C’était important pour les architectes. Ils voulaient rendre hommage à l’ancien et donner la même physionomie au nouveau bâtiment. Ils souhaitaient également conserver le mur extérieur de la mairie, l’escalier extérieur et la fontaine dans le nouveau bâtiment. En outre, cette référence au bâtiment précédent devait également soutenir la mémoire collective des habitants de Larrabetzu. Enfin, cette réminiscence devait également contribuer à ce que les habitants s’approprient le nouveau bâtiment. Ils doivent pouvoir l’accepter comme une nouvelle composante de la ville historique et la considérer comme un nouveau morceau d’histoire.

Photo : Mikel Ibarluzea
Photo : Mikel Ibarluzea

La construction : une enveloppe

La structure de l’enveloppe extérieure crée l’espace et lui donne son identité. Construite en bois laminé, la juxtaposition de poutres forme une enveloppe ouverte et ventilée qui supporte trois pans de toit inclinés. La structure repose sur un grand pilier en bois fixé à l’hôtel de ville, qui maintient le toit et la mezzanine. L’espace intérieur se répartit sur deux étages. Au rez-de-chaussée, le plan est ouvert. En bordure se trouve une petite maison multifonctionnelle qui abrite un bar et d’autres possibilités de stockage. La petite mezzanine est accessible par un escalier extérieur. Lorsque la rénovation de la mairie de Larrabetzu adjacente sera terminée, l’issue de secours de la salle de réunion se fera ici aussi. La mezzanine permet d’utiliser le nouvel espace urbain couvert de manière polyvalente, car elle peut également servir de chaire ou de scène.

Photo : Mikel Ibarluzea
Photo : Mikel Ibarluzea

La perméabilité, une priorité absolue

Le projet veille à ce que le nouvel espace accessible au public soit le plus perméable possible. C’est pourquoi deux grandes entrées mènent au bâtiment. L’une mène à l’édifice depuis la place centrale, l’autre depuis le côté ouest. Les accès se trouvent ainsi sur les trajets habituels des gens qui traversent la place principale de Larrabetzu. La disposition des poutres et des poteaux verticaux assure une perméabilité visuelle, renforcée par une installation lumineuse. La nuit, le nouvel “aterpe” brille comme une lanterne d’une lumière diffuse et discrète.

Dessin : behark
Dessin : behark

Intégré dans le paysage urbain de Larrabetzu

L’apparence du nouveau bâtiment semble temporaire. En même temps, il respecte son environnement et la tradition architecturale locale. Sa construction et ses surfaces sont discrètes. Le bois, la pierre naturelle et le béton, dont la surface ressemble à de la pierre, contribuent à intégrer le bâtiment dans son environnement. En même temps, ces matériaux distinguent clairement la nouvelle construction de l’ancien bâtiment de la mairie. Parallèlement, l’extension valorise également l’hôtel de ville. Au final, l’ensemble s’intègre harmonieusement et discrètement dans le tissu architectural de Larrabetzu.

Un autre exemple de revitalisation du centre d’un village en tenant compte du patrimoine bâti : À Avricourt, en France, les architectes Gens ont redonné vie à une ancienne grange.

Scroll to Top