03.03.2025

Projet

La place Paul-Arnsberg réaménagée à Francfort

Avec vue sur la Banque centrale européenne : la place Paul-Arnsberg nouvellement réaménagée invite désormais beaucoup plus les gens à s'attarder. Photo : Marco Zeidler/service des espaces verts

Avec vue sur la Banque centrale européenne : la place Paul-Arnsberg nouvellement réaménagée invite désormais beaucoup plus les gens à s'attarder. Photo : Marco Zeidler/service des espaces verts

À Francfort-sur-le-Main, une surface grise s’est transformée en oasis de verdure : La ville de Francfort a réaménagé la Paul-Arnsberg-Platz dans l’est de la ville pour l’adapter au climat. Christian Chur, du service des espaces verts, décrit les mesures prises à cet effet dans une présentation du projet.


Le premier plan n'a pas fonctionné

Dans le meilleur des cas, une place est un lieu de rencontre vivant où les gens aiment passer du temps. Par le passé, les urbanistes* ont donc conçu les places publiques de manière à ce qu’elles puissent être utilisées de manière flexible, que ce soit pour des événements, des fêtes ou des marchés. La Paul-Arnsberg-Platz, située dans l’Ostend de Francfort à proximité immédiate de la Banque centrale européenne (BCE), a été aménagée dans ce sens en 2005. Ce qui était autrefois une surface de stationnement déserte pour les voitures devait devenir une place de quartier à caractère ouvert. Sur cette surface d’environ 3 000 mètres carrés, il était donc prévu d’accueillir non seulement des manifestations, mais aussi et surtout un marché hebdomadaire régulier qui devait s’établir dans le quartier. Les responsables ont donc opté pour un revêtement de sol continu en béton, recouvert d’une trame d’arbres. Seul un élément aquatique devait apporter une touche d’originalité à la pointe sud de la place.

Le plan – créer un lieu vivant – n’a pas fonctionné. Le marché hebdomadaire n’a pas pu se maintenir et la place s’est désertée. En été, lorsque les températures étaient élevées, la surface était si chaude que les gens avaient du mal à y rester. Les 16 arbres à trompettes plantés n’étaient pas assez robustes pour résister à des températures élevées et à des périodes de sécheresse. Ils se sont peu développés.


Le service des espaces verts a élaboré un réaménagement

L’initiative de la place Paul-Arnsberg (PAPI), fondée par les riverains de l’association Lebenswertes Ostend, cherchait depuis 2017 des possibilités d’améliorer l’aménagement de la place et de la rendre ainsi plus agréable à vivre. Accompagnées par des experts, les idées des citoyens* ont pris des formes plus concrètes lors d’un atelier de planification de l’université populaire pour le réaménagement de la Paul-Arnsberg-Platz.

La ville de Francfort-sur-le-Main a accompagné la procédure et a pris en compte les impulsions de l’atelier de planification. Elles ont constitué une base importante pour le service des espaces verts afin d’élaborer un réaménagement de la place qui tienne compte des conditions climatiques actuelles. Le concept de base d’une place surélevée n’a pas été abandonné, mais sa surface a été entièrement repensée. Les responsables politiques ont approuvé les plans et mis à disposition les fonds nécessaires. Les modifications architecturales ont été réalisées entre septembre 2022 et juillet 2023.

Diversité : de nombreuses espèces de plantes et d'arbres animent la place. Les possibilités de s'asseoir font partie intégrante du concept d'espace. Photo : Marco Zeidler/service des espaces verts
Diversité : de nombreuses espèces de plantes et d'arbres animent la place. Les possibilités de s'asseoir font partie intégrante du concept d'espace. Photo : Marco Zeidler/service des espaces verts

Des places ombragées sous une pergola

Les changements sont clairement visibles. Près de 50 pour cent de la surface de la place ont été descellés. Les arbres en forme de trompette, trop sollicités, ont été supprimés et le nombre d’arbres, 30, a presque doublé. Des espèces telles que des micocouliers du sud, des frênes, des gleditschias en colonne, des ambres, des magnolias, des cordons japonais et des zelkoves japonais ont été plantées. Ces arbres sont considérés comme compatibles avec le climat urbain, ils sont plus robustes et supportent mieux la chaleur et les périodes de sécheresse prolongées. Lors de la sélection des arbres, il a été tenu compte du fait qu’ils sont à la fois des arbres nourriciers pour les abeilles et les oiseaux.

Des parterres de plantes vivaces favorables aux abeilles ont été créés sur une surface d’environ 550 mètres carrés. En plus de l’herbe à cheval et de l’adiante, diverses variétés de sauge, d’héliotropes ou d’aster d’automne sont mises en valeur. En complément, plusieurs plantes couvre-sol assurent une verdure abondante dans la zone. Une prairie fleurie pour les insectes a également été aménagée sur une surface de plus de 400 mètres carrés. La pergola couverte de plantes, qui offre des petits coins ombragés, attire tous les regards. L’eau de pluie qui se dépose sur le nouveau revêtement est directement acheminée vers les plantes. Les plates-bandes sont de petites surfaces de rétention. Pour des raisons de durabilité, les matériaux de construction existants ont en outre été réutilisés. Une fontaine d’eau potable alimente les personnes en eau. Des bancs et des possibilités de s’asseoir encadrées par la construction augmentent la qualité de séjour. L’armoire à livres incite également les gens à chercher un livre et à lire ensuite directement sur la place la littérature qu’ils ont attrapée.


Le réaménagement de la place Paul-Arnsberg, un exemple à suivre

Les responsables municipaux sont conscients de la nécessité d’agir. Sous la direction du service des espaces verts, cinq services au total ont élaboré un guide pour un aménagement des places urbaines adapté au climat, qui constitue une base de travail importante. “Le guide regroupe les objectifs qui doivent être atteints à l’avenir lors de la planification et du réaménagement des places urbaines. Et il présente de nouveaux éléments complémentaires à l’aménagement actuel des places. Pour nous, il s’agit d’améliorer la qualité de vie et d’habitat et donc, en fin de compte, la santé de la population”, explique la directrice du service des espaces verts, Heike Appel. Elle ajoute : “Veiller à plus de diversité et de variété écologique relève de la responsabilité des villes”.

Pour la directrice du service, le réaménagement de la Paul-Arnsberg-Platz est un exemple type de ce que pourrait être le développement futur à Francfort : “C’est ainsi que peut fonctionner l’aménagement de l’espace urbain adapté au climat. Nous avons créé une place qui offre désormais un véritable espace de rencontre et qui est acceptée par les gens. Il y a beaucoup plus de verdure et de zones d’ombre en été. Les aspects écologiques sont mieux pris en compte. Pour les projets futurs de même nature, nous avons reçu de nombreuses suggestions et avons pu acquérir de l’expérience”.

Les collaborateurs des services municipaux sauront bien utiliser les connaissances acquises, car de nombreux autres projets sont à l’ordre du jour pour désensabler des surfaces et contrer la chaleur parfois hostile qui règne sur les surfaces asphaltées en été. La place Riedberg, au nord de la ville, est considérée comme l’un des projets prioritaires. Mais le centre-ville est également en ligne de mire : le Rossmarkt et la Goetheplatz sont très fréquentés, la chaleur y est également étouffante en été. Des concepts sont en cours d’élaboration pour améliorer fondamentalement les conditions de vie des habitants grâce à des espaces verts supplémentaires et des éléments d’ombrage.

D’ailleurs, même si la surface utilisable de la place Paul-Arnsberg est désormais réduite, les gens ont d’autant plus envie de faire la fête. Car la place est désormais beaucoup plus attrayante pour y passer du temps.

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