08.04.2025

Projets

La conversion dans l’urbanisme

Une photo montre la caserne Loretto en 1917.

La carte postale de 1917 montre la "nouvelle caserne".

Dans le domaine de l’urbanisme, le terme de conversion décrit “la réintégration de friches dans le cycle économique et naturel ou le changement d’affectation de bâtiments”. Vous pouvez lire ici ce que cela signifie exactement ainsi que les exemples les plus connus de reconversion réussie.

Il faut bien l’avouer : La définition ci-dessus de la conversion dans l’urbanisme est certes complète, mais aussi un peu encombrante. Dans la pratique, les conversions consistent généralement à réaffecter des installations militaires désaffectées à des fins civiles. De caserne en zone résidentielle, en quelque sorte. Elles représentent certes la plus grande partie des surfaces de conversion au niveau fédéral, mais les anciennes infrastructures militaires, les bases militaires, les terrains d’aviation et d’entraînement militaire ne sont pas les seuls à connaître des changements d’affectation.

Des conversions ont également lieu dans le contexte civil, comme le montre par exemple la HafenCity de Hambourg, où l’ancien site du port franc deviendra un nouveau quartier d’habitation et de travail d’ici le début des années 2030. Les gares désaffectées et les voies ferrées sont également des objets de reconversion possibles. Les anciennes gares de marchandises de Cobourg et d’Offenbach sont des exemples de ce type de reconversion. Actuellement, ces sites sont en train de se transformer en centre scientifique et technique ou en zone résidentielle.

Une photo montre la caserne Loretto en 1917.
La HafenCity de Hambourg est un projet de reconversion qui offrira d'ici le début des années 2030 de nouveaux espaces pour l'habitat et le travail sur l'ancien site du port franc. Photo : Spyrosdrakopoulos, CC BY-SA 4.0

La reconversion concerne souvent des sites militaires

Le fait que le terme “conversion” soit souvent synonyme de “reconversion militaire” s’explique par le fait qu’au cours des dix dernières années, de plus en plus de sites militaires, notamment de l’armée allemande et de l’armée américaine, ont été fermés et peuvent désormais revenir aux communes. Cela offre de grandes opportunités, mais peut aussi entraîner de lourdes charges. Toutes les communes ne se sentent donc pas en mesure d’assumer une reconversion.

Il s’agit souvent de surfaces énormes, souvent plus grandes que le centre-ville lui-même, qui ne peuvent pas être développées du jour au lendemain. Lorsqu’un site militaire ferme, la commune concernée est directement touchée financièrement par le départ du personnel militaire. S’il s’agit par exemple de surfaces appartenant à l’armée allemande, la commune concernée doit d’abord les acheter à l’Office fédéral des tâches immobilières (Bundesanstalt für Immobilienaufgaben), qui en assure la gestion, aux prix du marché si elle veut les utiliser. Cela dépasse les capacités de nombreuses communes, qui doivent de toute façon renoncer à une partie de leurs recettes fiscales en raison du départ de leurs citoyens.

Grandes tâches – grandes chances

Les chances d’une reconversion urbaine sont toutefois grandes. Si elle réussit, les friches, généralement vastes et bien situées, peuvent devenir des quartiers résidentiels et commerciaux attrayants avec une excellente valeur récréative. On les appelle les “filetstücke”. Ainsi, l’exemple des 380 hectares de la base aérienne d’Erding montre qu’il existe d’anciens sites militaires sur lesquels se trouvent déjà de vieux arbres ressemblant à des parcs, qui n’attendent pour ainsi dire que d’être transformés prochainement en destination de détente ultérieure. Complétés par de nouvelles zones d’habitation, de nouveaux quartiers verts peuvent ainsi, dans l’idéal, voir le jour assez rapidement et facilement. La structure urbaine se densifie donc également. Dans le contexte de la crise du logement qui sévit, avec plus d’un demi-million d’unités de logement manquantes, c’est une nécessité urgente.

Conversion réussie : trois exemples

À quoi ressemble donc la conversion dans la pratique ? Nous vous présentons ci-après trois exemples de reconversion réussie ou planifiée de manière prometteuse :

Tübingen

Tübingen est un exemple de reconversion réussie de sites militaires. Au sud-est du centre-ville, les surfaces des casernes Hindenburg et Loretto dans le quartier français ont été converties depuis le départ des forces françaises en 1991. Après avoir acquis et viabilisé les terrains de la caserne à un prix avantageux, à savoir à l’époque à une “valeur non influencée par le développement”, la ville de Tübingen a vendu les terrains à bâtir à des communautés de construction qui y ont fait naître deux nouveaux quartiers jusqu’en 2008.


Le quartier français de Tübingen est un projet de reconversion exemplaire en Allemagne

Sur le terrain de dix hectares de l’ancienne caserne Hindenburg, le quartier français proprement dit, vivent aujourd’hui environ 2 400 personnes, dont beaucoup travaillent dans les quelque 150 petites et moyennes entreprises locales. Les bâtiments de la caserne, qui méritaient d’être conservés, ont été rénovés dans le cadre de la reconversion et complétés par des équipements tels que des ascenseurs, des balcons ou des jardins d’hiver. De nouveaux bâtiments allant jusqu’à cinq étages sont venus s’y ajouter, présentant une architecture hétérogène et posant la première pierre d’un quartier coloré et diversifié.

Sur le site des anciennes casernes Loretto, un quartier dense et de petite taille a vu le jour sur une surface de sept hectares. Ici aussi, les bâtiments existants ont été réutilisés et complétés par de nouvelles constructions. La diversité des bâtiments va de la petite maison de ville à l’immeuble d’habitation. Pour les 1 000 habitants* du quartier, on compte environ 100 entreprises qui fournissent 500 emplois.

Ces deux projets de reconversion de Tübingen ont suscité un intérêt international et ont reçu au total dix prix d’urbanisme et distinctions en Allemagne et à l’étranger. En 2002, Tübingen a même remporté le prix européen de l’urbanisme dans la catégorie “Conversion and Renewal”, recevant ainsi les plus grands honneurs que l’urbanisme puisse recevoir en Europe. Et aujourd’hui encore, la reconversion du quartier français de Tübingen continue d’impressionner. En 2020, la ville a reçu le prix spécial “Städtebau revisited : Preise – Praxis – Perspektiven” de l’Académie allemande d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Pour cette distinction, un total de 58 anciens projets lauréats des années 1980 à 2010 sont réévalués.

Mannheim

Dans le film suivant, on réfléchit à l’avenir du Benjamin-Franklin-Village à Mannheim. En outre, il permet de se faire une idée du site.

Il s’agit à Mannheim d’une surface de conversion fabuleuse de 500 hectares répartis dans la ville. Une multitude de projets de construction sont en cours de réalisation sur huit anciens sites de casernes de l’armée américaine. L’un d’entre eux est le Franklin, un nouveau quartier urbain. Il est construit sur le site de l’ancienne cité résidentielle de l’armée Benjamin-Franklin Village ainsi que sur les casernes Funari et Sullivan. La superficie totale de Franklin est de plus de 140 hectares, soit à peu près la taille du centre-ville de Mannheim. Une partie de cette surface deviendra une zone commerciale avec de la place pour des commerces de détail à grande échelle. Le reste des surfaces deviendra de nouvelles zones résidentielles. Le projet devrait être achevé d’ici 2025 et pourra alors accueillir jusqu’à 9 000 personnes. 40 % de la surface du quartier Franklin seront des espaces publics ouverts et verts.

Trèves

Une vue aérienne montre le Petrisberg à Trèves. Photo : Wolkenkratzer, CC BY-SA 4.0

Depuis le milieu des années 90, Trèves s’est lancée dans la reconversion de plus de 40 sites militaires individuels sur plus de 630 hectares en zones résidentielles, commerciales et de loisirs. Avec environ 70 hectares, le Petrisberg, situé à l’est du centre-ville et sur lequel se trouvait autrefois un complexe militaire, est la plus grande et peut-être la plus connue des surfaces de reconversion de Trèves. Depuis son réaménagement en 2004 dans le cadre de l’exposition horticole régionale de l’époque, le Petrisberg est aujourd’hui une zone urbaine mixte destinée à l’habitat et au travail. Outre une nouvelle université, on y trouve également environ 180 entreprises. Entre autres dans les domaines de la recherche et de la science, qui emploient plus de 1000 personnes* et forment ce que l’on appelle le “parc scientifique”.

Pour plus d’informations sur les projets de conversion actuels en Allemagne, vous pouvez par exemple consulter le site web de l’Office fédéral des tâches immobilières.

Vous souhaitez en savoir plus sur l’urbanisme ? Vous trouverez ici toutes les informations sur la notion de paysage. Pour en savoir plus sur les tâches de l’urbanisme, cliquez ici.

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