Grâce à Holbein et à ses collègues, Augsbourg est devenu le centre artistique le plus important au nord des Alpes. Pour des raisons de conservation, une partie des 64 pièces exposées, provenant de nos propres collections ainsi que de prêts de Berlin, Munich, Vienne et de collections privées, n’a jamais ou rarement été présentée jusqu’à présent. Il est étonnant de constater qu’aucun des autels importants que Holbein l’Ancien a traditionnellement créés pour Augsbourg en collaboration avec d’éminents ciseleurs comme Adolf Daucher et des sculpteurs comme Gregor Erhart, ne se trouve plus à sa destination initiale.
Le petit panneau semi-figuratif de “Maria, caressant l’enfant”, réalisé vers 1496/99 par Holbein et conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne, fait partie des pièces maîtresses. La mère et l’enfant nous enchantent par leur union intime sur un fond doré à pois serrés, comme on le connaît des anciens Hollandais ou des icônes mariales byzantines. Le “tableau votif de grand format d’Ulrich Schwarz le Jeune avec le Christ et Marie en intercesseur devant Dieu le Père” d’Holbein est d’une dizaine d’années plus jeune, il représente l’aubergiste-marchand de vin avec ses 17 fils, ses 14 filles et ses trois épouses. Il nous familiarise avec une facette dramatique de l’histoire de la ville d’Augsbourg, car le père frauduleux du même nom fut pendu le 18 avril 1478.