Des parcs créés par les citoyens pour les citoyens
Ils sont les poumons verts de nos villes, synonymes de détente et de loisirs et représentent pour de nombreux architectes paysagistes la discipline reine par excellence : les parcs. Dans le numéro de décembre de G+L, nous passons au crible une sélection de parcs impressionnants en Europe. Parmi eux : le Baakenpark à Hambourg, le Parque Central à Valence ainsi que le projet de “The Park” à Zurich.
Il se passe quelque chose en Europe. De Hambourg à Valence, de nouveaux parcs voient le jour, à grande ou à petite échelle, et : dans des endroits centraux. Une bonne nouvelle, alors que la densification des constructions est aujourd’hui une priorité absolue. Mais c’est justement là où il y a de moins en moins d’espace libre qu’il devient d’autant plus important – pour les habitants et le climat, et finalement aussi pour l’investisseur, car le vert peut être commercialisé. C’est donc une chance qu’il existe des administrations municipales clairvoyantes qui n’abandonnent pas entièrement à la pression de l’exploitation immobilière le peu de surface potentielle encore disponible ou qui se libère sur des sites généralement anciennement ferroviaires ou industriels.
Mais à quoi ressemblent les parcs d’aujourd’hui et de demain ? Que doivent-ils offrir et réaliser ? Le contexte est difficile : la société urbaine est plus diversifiée que jamais et exige une offre diversifiée et une participation, le climat fait pression et pousse à trouver des solutions d’avenir, les fonds sont souvent limités, ce qui exige de la créativité dans la mise en œuvre et l’entretien. Les parcs représentent sans aucun doute un grand défi pour les villes comme pour les planificateurs – défi qu’ils relèvent et maîtrisent, comme le montrent les projets présentés dans cette édition du magazine. Les chemins menant au but sont aussi différents que les résultats et les lieux où ils sont créés. Et pourtant, il existe des points communs. L’ingrédient le plus essentiel, et peut-être le plus important, de la recette du parc du futur : les citoyens. Non plus seulement en tant qu’utilisateurs, mais aussi en tant que co-créateurs.
Leur participation ne se limite plus depuis longtemps à une simple information ou à une demande de souhaits. Les gens veulent participer à l’aménagement de leur cadre de vie et ont le droit de le faire. C’est ainsi que l’administration de l’environnement et de l’énergie de Hambourg a décidé, par exemple, de faire de la coulée verte Alster-Bille-Elbe dans le quartier de Hammerbrook un terrain d’expérimentation pendant un certain temps avant de lancer la procédure de planification classique. “Nous, les planificateurs, devenons de plus en plus des curateurs”, explique Marc Pouzol, qui accompagne le projet PARKS avec son atelier berlinois le balto. Ils apportent des idées qu’ils développent ensuite avec les acteurs sur place et finissent même par les mettre en œuvre et les tester, du moins temporairement.
Pas à pas, des visions et des idées concrètes naissent ainsi pour le futur parc Alster-Bille-Elbe, qui, selon le souhait, trouveront également leur place dans la planification ultérieure. Dans la ville néerlandaise de Tilburg, un tel parc – créé par les citoyens pour les citoyens – est déjà devenu réalité. Sans la collaboration d’habitants engagés dans la construction et l’entretien, le Spoorpark n’aurait pas été possible, les fonds nécessaires faisant défaut.
Architecture paysagère et urbanisme réunis
Mais ce dont nos villes ont encore besoin, voire plus que jamais à l’avenir, pour garantir l’un de leurs éléments les plus importants et les plus durables – le parc -, ce sont des visions. Et des personnes qui s’engagent pour ces visions afin qu’elles puissent devenir réalité.
Par ailleurs : vous avez peut-être remarqué que nous avons élargi notre sous-titre. De “Magazine d’architecture paysagère”, nous sommes passés à “Magazine d’architecture paysagère et d’urbanisme”. Pourquoi ? De notre point de vue, ces deux professions sont aujourd’hui indissociables. C’est pourquoi elles doivent être réunies dans le G+L.