14.04.2025

Projet

C’est trop cool !

Il y a quelques années encore, ni les touristes ni les habitants de Bordeaux ne s’intéressaient à ce que l’on appelle la “rive droite”, l’ancien quartier ouvrier situé sur la rive droite de la Garonne. Depuis l’ouverture de “Darwin”, un centre alternatif pour jeunes start-ups et créatifs, la situation a radicalement changé. Darwin a bouleversé le développement de la ville française. Aujourd’hui, le projet doit faire face aux accusations de catalyseur de gentrification à but lucratif.

Lorsque Philippe Barre a décidé en 2007 d’investir toute sa fortune dans une caserne en friche de la “rive droite” à Bordeaux, tout le monde l’a pris pour un fou. A 35 ans, Barre – héritier d’une riche famille de grossistes d’Arcachon – cherchait un espace de bureau pour son agence de communication. Juste à ce moment-là, la ville a vendu de grandes parcelles des terrains industriels désaffectés de la “rive droite”. Quelques semaines plus tard, Philippe Barre était l’heureux propriétaire de 10 000 mètres carrés d’une ancienne caserne du XIXe siècle.
Un investissement intelligent, penseraient aujourd’hui la plupart des gens. Mais à l’époque, personne n’aurait investi le moindre centime dans cette friche. Alors que les quartiers historiques de la “rive gauche”, avec leurs magnifiques façades en pierre du 18e siècle, abritaient toutes les curiosités touristiques et les possibilités gastronomiques, l’ancien quartier ouvrier de la “rive droite” était considéré comme inintéressant au moment de l’achat.

Différents bureaux d'architectes ont marqué de leur empreinte le site de Darwin, notamment 1024 architecture. (Photo : 1024 architecture)

Hotspot pour les artistes de street art et les skateurs

Marquée par des vestiges délabrés de l’industrie, du chemin de fer et de l’armée, la rive droite souffrait d’une très mauvaise réputation. La ville de Bordeaux ne savait que peu en faire. Certes, un concours d’idées lancé à la fin des années 1980 avait donné lieu à différentes propositions de développement stratégiques de la part d’architectes internationaux renommés, mais le site n’a jamais pu sortir de l’ombre de la “rive gauche”. En 2007, la ville a certes tenté de renforcer la rive droite en ouvrant une antenne du Jardin botanique (projet de Catherine Mosbach), mais ce n’est qu’avec la collaboration d’acteurs privés – Philippe Barre en tête – que les espaces publics ont pu être réellement activés sur place.

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