02.03.2025

Actualités de la branche Salon professionnel

BRAFA 2025 : 70 ans et pas une ride

La BRAFA fête cette année son 70e anniversaire. Quelque 130 exposants attirent le public. Olivier Pirard

La BRAFA fête cette année son 70e anniversaire et prouve qu’elle est l’un des plus importants salons d’art et d’antiquités. Créée en 1956 sous le nom de Foire des Antiquaires, la foire n’a cessé d’évoluer. Elle s’adresse aux collectionneurs avec une vingtaine de domaines de collection allant des fossiles à l’art contemporain en passant par les œuvres d’art antiques.

L'invitée d'honneur de la BRAFA 2025 est l'artiste portugaise Joana Vasconcelos. Deux de ses œuvres monumentales ornent les halls du salon. © Olivier Pirard & Atelier Joana Vasconcelos

Le premier grand événement du calendrier artistique

Depuis le dimanche 26 janvier et jusqu’au 2 février, la BRAFA 2025 à Bruxelles attire un large public avec 130 exposants. Il y a beaucoup à découvrir lors de ce salon anniversaire, dont l’invitée d’honneur est cette année l’artiste portugaise Joana Vasconcelos. L’artiste, connue pour ses sculptures monumentales et ses installations immersives, présente deux œuvres d’art au salon. Les deux imposantes sculptures de la série “Valkyries” accueillent les visiteurs dès leur entrée dans les deux halls d’exposition de Brussels Expo. Dans ses œuvres, l’artiste aborde des thèmes tels que le rôle de la femme, la société de consommation et l’identité culturelle. Ses œuvres se caractérisent par un ton joyeux, ironique et coloré.

Par ailleurs, des galeries de 16 pays au total attendent les visiteurs du salon. Elles proposent au public entre autres des tableaux de maîtres anciens, de l’art africain, des meubles anciens et de designers, de l’orfèvrerie, des tapis et des textiles, des livres rares et des bijoux. La foire s’est par ailleurs agrandie : cette année, 16 nouvelles galeries exposent. Pour les organisateurs, il est particulièrement important d’offrir aux visiteurs une atmosphère et une qualité exceptionnelles. Klaas Muller, président de la BRAFA, souligne : “Ce qui compte, c’est la qualité des œuvres exposées et des galeries. […] L’atmosphère générale parmi les participants est positive et amicale, les exposants sont accueillants et toujours prêts à partager leur passion avec les visiteurs”. Il explique en outre que le salon s’adresse à un large public : amateurs d’art, architectes d’intérieur et conservateurs de musée, ainsi que collectionneurs exigeants. Muller ajoute : “La BRAFA est le premier grand événement du calendrier artistique, et tous se réjouissent de découvrir notre salon, qui est devenu un rendez-vous incontournable”.

Parmi les quelque 16 nouveaux venus, on compte les galeries COLNAGHI et Nathalie Obadia. © BRAFA & Emmanuel Crooÿ

De nouveaux venus élargissent l'offre

La BRAFA 2025 attire des exposants internationaux – d’une part, il s’agit de participants de longue date, d’autre part, de nouvelles galeries sont également invitées. Cette année, deux nouveaux pays ont rejoint le groupe : Suède et Portugal. Hoffmans Antiques de Stockholm proposera des meubles et des œuvres d’art gustaviens du 18e et du début du 19e siècle, tandis que J. Baptista de Lisbonne présentera des bijoux anciens et de l’argenterie d’orfèvres portugais et internationaux. Autre nouveauté cette année : COLNAGHI, basée à Londres, New York, Madrid et Bruxelles. Depuis 1760 déjà, la galerie se consacre au commerce d’œuvres d’art. Elle s’est spécialisée dans les tableaux, les gravures et les dessins de maîtres anciens. Les amateurs d’art contemporain peuvent se réjouir de la galerie Nathalie Obadia. Cette galerie, basée à Paris et à Bruxelles, représente des artistes tels que Nù Barreto et David Reed, qu’elle exposera pour la première fois à la BRAFA 2025. La Stone Gallery de Baarn, aux Pays-Bas, explore un nouveau domaine de collection. La galerie s’est spécialisée dans les cristaux, les fossiles et les météorites. Sur son stand, les visiteurs pourront admirer la patte avant d’un mammouth laineux ; ce fossile de deux mètres de long a été découvert dans la mer du Nord. L’ichtyosaurus, vieux de 180 millions d’années et en gestation au moment de sa mort, provient de Holzmaden en Allemagne.

La Stone Gallery, spécialisée dans les fossiles, les cristaux et les météorites, ainsi que Hoffmans Antiques (meubles gustaviens) et J. Baptista (argenterie et bijoux anciens) seront également présents pour la première fois. Olivier Pirard & BRAFA

Chefs-d'œuvre de l'artisanat

Le salon propose aux visiteurs un voyage à travers les époques et des curiosités à découvrir : La galerie Marc Maison est venue avec un lit monumental de style égyptien, très en vogue au 19e siècle. Le lit a été créé par l’ébéniste Louis Malard, dans le cadre d’un ensemble complet de chambres à coucher. Ce meuble exceptionnel a été récompensé par une médaille d’argent à l’Exposition universelle de Paris en 1889.

Ceux qui préfèrent des meubles plus sobres trouveront peut-être leur bonheur dans un bureau en bois de rose conçu par l’artiste et designer danoise Bodil Kjaer en 1959. Le bureau dit “présidentiel” a été fabriqué au Danemark par E. Pedersen & Son dans le cadre d’un projet pour le Massachusetts Institute of Technology. Le design puriste séduit par ses lignes claires et élégantes et est peut-être connu de certains grâce aux films de James Bond. Des personnalités célèbres comme l’acteur Michael Caine, le pianiste Oscar Peterson ou encore le prince Philip, duc d’Édimbourg, se sont enthousiasmés pour ce design. La pièce peut être admirée et achetée à la galerie Gokelaere & Robinson.

Les amateurs de bijoux trouveront leur bonheur à la BRAFA 2025, plusieurs exposants apportant des bijoux de toutes les époques. La galerie BG Arts, spécialisée dans les œuvres de René Lalique, présentera entre autres un collier de l’artiste datant d’environ 1905. Le modèle “Couple de libellules”, réalisé en or jaune, tourmalines, diamants et émail, séduit par sa légèreté et fascine par la virtuosité de son exécution artisanale. Un autre point fort dans le domaine de la joaillerie est un diadème en diamants de style Art déco de Maison Chaumet datant de 1909. Le diadème proposé chez Epoque Fine Jewels a été réalisé par Maison Chaumet à Paris à l’occasion du mariage de la fille du comte et de la comtesse de Heeren. Ce précieux bijou est serti de 2096 diamants, en platine et en or avec une finition “mille-grain”. Au moment de la fabrication du diadème, le style du 19e siècle était encore en vogue. Le bijou de tête de la Maison Chaumet séduit cependant déjà par son langage des formes géométriques de l’Art Déco, qui atteindra son apogée dans les années 1920. Les amateurs de bijoux modernes trouveront également leur bonheur chez Epoque Fine Jewels.

Les amateurs de bijoux et de design trouveront également leur compte sur le salon. BRAFA

Redécouverte d'un artiste presque oublié

La BRAFA 2025 peut aussi enthousiasmer avec l’art moderne. La Cortesi Gallery de Milan propose une œuvre de l’Italien Lucio Fontana. Le tableau “Concetto spaziale, Attese” de 1959 attire de nombreux regards avec sa toile en forme de losange. Outre la toile en forme de losange, le grand nombre de quatorze incisions est un exemple particulièrement rare du travail de l’artiste. L’œuvre peut être considérée comme une anticipation de la série Qunata de l’artiste, réalisée entre 1959 et 1960.

La Boon Gallery de Knokke, en Belgique, présente l’un des célèbres tableaux de clous de Günter Uecker. Cela fait déjà six décennies que l’artiste utilise des clous dans ses œuvres d’art. L’œuvre “Wind”, créée en 2005, est déterminée par des clous disposés en forme de vagues. La dynamique qui en résulte fascine le spectateur et les clous enfoncés développent, avec la lumière incidente, des jeux d’ombre intéressants.

Les œuvres de Fred Eerdekens offrent également un jeu d’ombres impressionnant. Au premier coup d’œil, ses œuvres d’art en métal ressemblent à des lignes entrelacées. Ce n’est qu’en interaction avec la lumière qu’elles prennent toute leur dimension : ce qui se présente comme un ornement métallique entrelacé se révèle être une écriture sous l’effet de la lumière. L’ombre projetée révèle le nom de l’œuvre.

Le galeriste Florian Kohlhammer de Vienne a apporté plusieurs œuvres de Georg Klimt, le plus jeune frère du célèbre Gustav, à Bruxelles. Georg travaillait comme artisan d’art et s’inspirait des œuvres d’artistes de la Sécession viennoise, mais aussi de l’école de Glasgow ou de Franz von Stucks. Ce faisant, il a trouvé un langage formel original et a laissé une œuvre variée qui enthousiasme encore aujourd’hui. Ses reliefs, gravés dans le bronze, ornaient autrefois souvent des ouvrages de menuiserie.

L'art moderne et contemporain sera également présenté à la BRAFA 2025. © Olivier Pirard & BRAFA

Préservation du patrimoine culturel en tant que mission

En cette année d’anniversaire, la BRAFA 2025 a également annoncé un nouveau partenariat. Le KIK-IRPA (Institut royal du patrimoine culturel), qui se consacre à l’étude et à la conservation du patrimoine artistique et culturel, est présent depuis cette année sur le salon avec son propre stand. L’institut présentera ses travaux de conservation et de restauration à la BRAFA 2025. Pendant le salon, des ateliers interactifs auront lieu tous les jours entre 14 et 17 heures. Les visiteurs auront la possibilité de jeter un coup d’œil dans les coulisses de la conservation des monuments historiques et de découvrir les techniques scientifiques modernes utilisées pour la préservation des œuvres d’art. Les responsables du salon soulignent que la conservation du patrimoine culturel leur tient particulièrement à cœur et qu’ils sont donc très heureux de collaborer avec le KIK-IRPA. La BRAFA 2025 sera également enrichie par des conférences telles que les BRAFA Art Talks.

Lire la suite : Après plus de 85 ans, une œuvre d’art importante est revenue dans la collection du musée Folkwang. L’aquarelle “Milde Tiefen” (Profondeurs douces) de Vassily Kandinsky, datant de 1928, a récemment fait son apparition sur le marché de l’art.

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