“Avos”, la première œuvre du jeune architecte autrichien Oliver Steinbauer, est une affaire de famille : il a construit la maison pour son frère dans le vignoble de son grand-père. Le nom rend hommage aux ancêtres.
La perspective préférée de l'architecte : L'entrée dans l'espace de vie situé plus haut, depuis l'entrée située à environ quatre mètres de hauteur.
Matériau de façade biologique : la maison est recouverte de mélèze carbonisé.
À une soixantaine de kilomètres de Vienne, à la limite sud de la région des thermes de Basse-Autriche, se dresse une maison individuelle entre les vignes. La construction, achevée en 2018, est la première œuvre du jeune architecte Oliver Steinbauer. Alors qu’il était encore étudiant, il avait déjà élaboré ses premiers concepts pour son frère, le maître d’ouvrage. Ce dernier a repris le vignoble familial et l’amour du métier de vigneron après le décès de son grand-père. Il a dédié son premier vin rouge à ses ancêtres – avos en latin. Et c’est précisément le nom que porte désormais l’architecture d’Oliver Steinbauer : “Avos”.
Presque ton sur ton, l’architecture sombre s’intègre dans le vignoble plat, s’efface – rigoureuse dans ses formes et ferme dans son caractère. La façade souligne la grâce de la construction parallélépipédique et la divise visuellement en deux étages : une grande façade vitrée entoure sur trois côtés la pièce d’habitation de plain-pied, tandis que le reste de la maison est recouvert de mélèze carbonisé. Les fenêtres sont à peine visibles. L’extérieur sculptural de l’architecture se dissout à l’intérieur dans une structure spatiale ludique, ouverte et lumineuse.
Ce qui n’est pas visible de l’extérieur, ce sont les étages split-level qui divisent la maison en cinq demi-étages dans le sens transversal et longitudinal. La cave à vin est enfouie dans le sol, ce qui lui permet de bénéficier d’une température optimale.
Question de point de vue
Les deux éléments clés de la maison – l’espace de vie ouvert et la construction split-level – ont été développés par l’architecte en étroite collaboration avec son frère et sa belle-sœur. Ensemble, ils ont discuté des concepts dimanche après dimanche lors du déjeuner familial. Les différents axes visuels et perspectives déterminent désormais de manière décisive l’effet spatial de la maison. L’une des perspectives préférées d’Oliver Steinbauer se déploie dès que l’on passe de l’entrée, haute d’environ quatre mètres, à l’espace de vie situé en hauteur. Ici, quatre paires de poteaux en acier noir soutiennent les poutres métalliques du plafond et structurent l’espace avec les cadres de fenêtre noirs. Ces trois éléments structurants se réfèrent, par leur rythme régulier, aux vignes environnantes et les intègrent dans l’espace de vie.
L'intérieur est dominé par des plafonds en béton sablé, de l'acier, une chape apparente, du Corian blanc et du chêne huilé naturel.
Le rythme régulier des détails noirs fait référence aux vignes et les intègre dans l'espace de vie.
En cherchant un matériau de façade biologique, l’architecte est tombé sur le procédé de conservation du bois par carbonisation. “Et c’est ainsi qu’une chose en a rejoint une autre. C’est né du processus”, révèle Steinbauer, à qui l’on parle souvent de ce choix de matériau et de couleur. Au début, la famille était sceptique. Mais entre-temps, elle a compris les raisons de cette décision et est très satisfaite du résultat. “Une façade en crépi blanc ne pourrait jamais s’intégrer harmonieusement dans la pente”, explique Steinbauer. Le mélèze carbonisé entoure au contraire l’architecture comme un voile noir velouté, tandis que des portails noirs mats encadrent discrètement les ouvertures hautes et étroites des fenêtres et la porte d’entrée.
Le soir, la maison disparaît presque entièrement dans le voile, s’imprègne de la texture de la forêt qui se trouve derrière et se réduit à l’espace d’habitation éclairé comme une architecture de pavillon. C’est justement une maison aux multiples perspectives.
Presque ton sur ton, l'architecture sombre s'intègre dans le vignoble plat, s'efface - rigoureuse dans sa forme et ferme dans son caractère.
Le soir, la maison se réduit à l'espace de vie éclairé comme une architecture de pavillon.
"Avos" : récompensé par un prix
Tout juste sorti de l’université, premier projet personnel, peu de budget : c’est à partir de ces starting-blocks qu’Oliver Steinbauer s’est retrouvé sur le podium avec “Avos”. Lors du “German Design Award 2021”, la maison individuelle a remporté l’or dans la catégorie “Excellent Architecture”. On retrouve également “Avos” dans la publication des prix “Maisons de l’année 2020”. Grâce à l’attention croissante qu’elle suscite, la maison individuelle a même atteint le secteur cinématographique : l’été prochain, la maison sera utilisée comme lieu de tournage dans un épisode de Tatort.
Toutes les photos : STEINBAUER architektur+design
Découvrez ici le projet gagnant du prix “Maisons de l’année 2020” d’Aretz Dürr Architektur.